Le non développement personnel et le non travail sur soi

Aujourd’hui ma démarche parle de non développement personnel et de non travail sur soi, dans le sens où le développement personnel demande de se développer, de s’améliorer, grandir etc… et donc de faire toujours plus, d’être toujours mieux …Ouh làlà, ça y’est j’ai envie de vomir…La tension et la pression derrière un telle démarche sont parfaites pour se casser la tête, assécher son coeur, percher son esprit et tomber malade.

Ce principe est posé sur une énergie qui dit « ce que je suis ne convient pas », « ce que je suis n’est pas assez », « on ne peut aimer ce que je suis, je ne m’aime pas, je voudrais être plus, mieux, meilleur » blablabla…Cette vision a pour effet de créer le contraire de ce qu’elle prétend. Elle vend du bien être et trop souvent, elle enfonce le mal être, puisqu’elle tente de l’effacer…en le transmutant par l’amour tout puissant, qui bon …hein…c’est bien joli tout ça et bien « vrai » mais dans les faits l’Amour inconditionnel ne me semble pas encore tout à fait disponible ou accessible tel qu’il est présenté ….

Tout cela ressemble pour moi à une « dictature de l’amour » ou une « dictature de la bienveillance » et bref, ça crée des gens qui se croient meilleur que les autres,  qui est la même base de la guerre où tout le monde croit et veut avoir raison….Bref, fais chier ce baratin…Je ne suis pas un maître ascensionné. Voilà.

Partir de cette base comme moteur à mon bien être et évolution ne peut juste pas fonctionner ! Ou alors il y a beaucoup d’énergie à mettre dans cet énorme déni mais pourquoi pas, certains sont heureux d’être malheureux, c’est un choix. La stratégie d’être victime rapporte beaucoup d’énergie et  ce n’est pas si évident à quitter. L’humain semble avoir besoin d’avoir assez mal pour accueillir du changement…

Ce principe d’être plus ou mieux cherche le bien être coute que coute et c’est devenu pour moi un non sens total, une cause perdue, un énième mensonge et masque qui ne fonctionne pas. Chercher à fuir la douleur, à ne plus souffrir est stérile.

Apprendre à faire avec est une autre histoire, un art même, c’est ça que je propose. Prendre le tout. C’est pour moi une autre façon de voir les choses et c’est un espace de liberté et de sortie de prison. Un espace fertile où l’on peut accueillir notre totalité et pas juste la moitié, celle que l’on qualifie de bonne, de gentille, de belle, comme si le reste était à jeter. Me voir comme un problème à résoudre, une maladie à guérir est aussi une vision qui a fini par me gonfler. Sortir de la vision du bien et du mal me parait être plus créatif et vivant. Challenge !

La base et le moteur que je propose est « je suis comme je suis, je me prends ainsi, là maintenant ». L’idée est d’arrêter de vouloir changer ou guérir et plutôt permettre au changement et à la guérison de se faire, si besoin est. Arrêter de vouloir forcer, soumettre, contrôler. Prendre ce qui est là, voilà le programme.

Une démarche qui serait une non démarche.

Je précise que j’ai pratiqué différentes formes de développement personnel pendant environ 7 ans et qu’aujourd’hui ce terme et ce qu’il contient m’agacent et m’apparaissent inadaptés, inefficaces et même mensongers pour aider à vivre la vie… Car oui, vivre une vie c’est quelque chose !

Après je ne regrette rien et ça m’a fait du bien. Mais j’ai pu constater que je me perchais de plus en plus sans m’en rendre compte, que ma quête de sens devenait une fuite sous couvert de spiritualité et ce n’était pas l’idée puisque je suis sur terre, incarnée dans la peau d’un humain…J’ai envie d’aimer ce plan humain sans le regarder d’un perchoir. Alors aujourd’hui, je retourne le truc et m’emploie à redescendre, à être dans la matière. Merci l’artistique pour ça.

Vivre ma vie au lieu de la penser, c’est une sorte de raccourci pour être content d’être ici bas et de traverser ce qui se présente sans en faire des fromages qui puent… En me reconnaissant comme source. Je crée du merveilleux et de la merde, tout ça c’est moi, c’est de la vie. Vas-y je prends le tout. Je ne pars plus du principe que quelque chose en moi est à effacer ou éradiquer, qu’il y a un ennemi dedans, le mal. Atchoum !

 Je joue le jeu et parfois ça fait mal, je me relève et regarde comment j’ai pu « souhaiter ou attirer » ça puis je rigole ou je pleure et ainsi de suite. Ce qui est sûr pour moi c’est que la lumière existe grâce à la présence de l’ombre, donc j’arrête de qualifier l’ombre de mauvais. A partir de là ma vie change et se détend. Ca ne m’empêchera pas de souffrir et d’en chier mais je ne suis plus une victime et c’est déjà chouette. Je me pose beaucoup moins de question, et Dieu merci que c’est bon !

La démarche de la connaissance de soi

La démarche de la connaissance de soi est tout autre, elle n’est pas posée sur « ce que je suis ne convient pas ». Elle émane du désir de se rencontrer, de se découvrir, s’accueillir, s’accepter, se prendre comme on est, dans sa « totalité la plus totale ». Au-delà des frontières du bien et du mal, du beau et du moche. Elle permet d’incarner ce principe qui dit « je suis unique », « je suis la source et le but ».

La connaissance de soi est une curiosité qui aime y voir clair, savoir ce qui se joue derrière les regards, intonations, paroles, actes, masques ….Elle ne concerne que soi et ce que l’on partage avec les autres, nos miroirs. Il n’y a pas d’autres vérités à y trouver si ce n’est la notre.

Cette démarche permet de reprendre ses responsabilités sur bien des plans. Elle permet cet autre regard qui voit plusieurs angles de vue et qui peut se déplacer en choisissant consciemment comment je vais me positionner. Je peux arrêter de faire semblant.

Elle permet aussi de s’adapter à cette simultanéité des états qui est assez spéciale à vivre. Il n’y a plus à choisir entre ça ou ça, être blanc OU noir, mais d’être blanc ET noir, le bien et le mal, beau et moche, con et intelligent, généreux et radin, lumineux et obscur etc…. Ce qui semble évident quand je commence à regarder la vie ainsi… Un jeu, une autodiscipline, une gymnastique intérieure, de l’honnêteté et beaucoup d’humour ! En sachant s’arrêter.

Cette démarche va dans le sens de vivre ses émotions et non de les gérer. Je pars du principe que tant qu’une émotion n’est pas vécue dans sa totalité, elle est en attente de résolution et donc revient jusqu’à ce que je la vive. C’est pourquoi je revis des scénarios en boucle, qui me permettent de vivre cette émotion un peu plus, de la conduire en tant que courant électrique. Une fois vécue pleinement, cette émotion ne se représente plus, ce n’est plus un sujet. Pour vivre les émotions, j’ai besoin de sortir de la posture de victime, bourreau ou sauveur, de revenir à moi en tant que source de ma vie.

C’est par le biais de la connaissance de soi que je peux voir mes stratégies de vie qui peuvent parfois devenir un blocage, une boucle, une maladie etc… Je peux voir quels sont mes bénéfices secondaires à être dans telle ou telle situation. Souffrir, être victime, coupable, bourreau, sauveur, en galère, avec les déclinaisons infinies qui en découlent, ça rapporte de l’énergie, je peux y gagner plus que d’accueillir le changement et la conscience qui va avec. Le bénéfice à être malade est supérieur à la douleur qu’il engendre, alors je reste comme ça.

Pour sortir de ce système, je crois qu’il n’y a que deux pistes:

  • Souffrir plus et assez pour dire « ok, j’accepte de changer de formule ». Cette voie peut prendre la forme d’une grosse claque dans sa face, d’un choc assez violent pour que le message passe. Est ce nécessaire de fonctionner ainsi ?
  • Ou bien utiliser ma conscience et me poser l’honnête question: quel est mon bénéfice à vivre ainsi? Qu’est-ce que ça me permet de faire, de ne pas faire, de dire, de ne pas dire, de croire, de ne pas croire? Qu’est-ce que j’y gagne?. Et suivre ma conscience qui me montre l’affaire, ma stratégie pour en arriver là. Me voir en train de faire. D’ailleurs, il suffit souvent de regarder ce que je reproche aux autres pour savoir ce qui cloche chez moi. Ce que je vois chez l’autre, c’est moi en déni. Et je ne peux voir dehors que ce que je porte en moi. Quand je me suis vu clairement, le sujet n’en est plus un car « ce que je regarde disparaît ». Une loi à laquelle nous sommes tous soumis. De la même manière « je vis ce que je vibre »** et « j’ai la vie que je suis »**. Je couple cette démarche avec mes émotions que je me laisse vivre et je me rappelle que j’ai toujours le choix dans chaque situation.

*Citations issues des livres « Conversations avec Dieu » de Neale Donald Walsch

**Citations trouvées chez Franck Lopvet

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